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"Cannabis récréatif" : une légalisation plébiscitée par une large consultation citoyenne

Paris (AFP) –

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Une large majorité des quelque 250.000 personnes qui ont participé à une consultation citoyenne sur le cannabis dit "récréatif" plébiscitent la légalisation de cette drogue dont l'usage est interdit en France, a-t-on appris lundi de sources parlementaires.

Quelque 80,8% des répondants se disent d'accord avec une autorisation de la consommation et de la production dans un cadre régi par la loi, selon les résultats de cette consultation lancée mi-janvier par une mission d'information parlementaire.

13,8% se déclarent favorables à une dépénalisation. A l'inverse, 4,6% sont pour un renforcement des sanctions et seulement 0,8% pour le maintien du cadre légal en vigueur.

"On sait désormais que la légalisation du cannabis n’est plus un tabou en France et que nos concitoyens font le constat de l’inefficacité de la législation actuelle en la matière", a estimé dans un communiqué la rapporteure du volet "récréatif" de la mission parlementaire, la députée LREM Caroline Janvier.

Cette consultation en ligne s'est achevée dimanche avec un total de 253.194 contributions. A titre de comparaison, la consultation sur le changement d'heure hiver/été avait atteint plus de 2 millions de participations début 2019, un record pour une consultation parlementaire.

"Il faudra lancer une vraie consultation populaire et pourquoi pas un référendum", a estimé dimanche sur Franceinfo Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur général de la mission d'information. "On fera des propositions d'ici un mois".

"Aujourd'hui, on fait face à une interdiction mais à une consommation record, donc la situation n’est pas tenable", a ajouté l'élu qui s'est dit favorable à une légalisation du cannabis. "On a une économie parallèle très conséquente qui s'est constituée et qui finance d'autres réseaux, trafics d'armes et autres".

Un peu plus de 30% des répondants à cette consultation citoyenne ont déclaré ne jamais avoir consommé de cannabis. 38,3% affirment en consommer occasionnellement, 17% régulièrement et 13,9% disent avoir une consommation quotidienne de ce produit stupéfiant.

62,4% imaginent une commercialisation du cannabis dans des boutiques spécialisées, 24,2% en vente régulée sur le modèle de l'alcool, 8,6% dans les bureaux de tabac et 3,8% en vente libre.

En cas de légalisation ou de dépénalisation, les répondants sont dans leur très grande majorité favorables (86%) à ce que l'Etat permette aux particuliers de cultiver eux-mêmes des plants de cannabis dans des limites fixées par la loi.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité, s'était dit en septembre opposé à la légalisation de "cette merde".

Le cannabis "récréatif" est l'un des volets sur lesquels la mission parlementaire s'est penchée, après le cannabis thérapeutique et le cannabis dit "bien-être" (cannabidiol, ou CBD).

Autorisée en 2019 par l'Assemblée nationale mais repoussée par la crise sanitaire du Covid-19, l'expérimentation du cannabis thérapeutique (à l'exception de celui à fumer) pour au moins 3.000 patients souffrant de maladies graves doit commencer au plus tard le 31 mars.

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